Ziani, la meilleure «recrue» de Benchikha

Ziani, la meilleure «recrue» de Benchikha

 

Ziani : «Non, on ne jouera pas pour le nul !»

Abdelhak Benchikha nous l’a déclaré ouvertement : il fait de Karim Ziani son relais sur le terrain pour diriger ses camarades et veiller à l’application du schéma tactique convenu. Jamais depuis qu’il a pris ses fonctions en tant que sélectionneur national, il ne s’était montré aussi élogieux envers le meneur de jeu des Verts qui, pourtant, est l’élément le plus ancien du groupe présent à Marrakech. A cela, il y a plusieurs explications.

Le long stage à La Manga Club a permis à Benchikha de le découvrir
La première est que, depuis qu’il est sélectionneur, jamais Benchikha n’a pu avoir le temps de voir vivre le groupe jusqu’au stage de La Manga Club. Que ce soit avant le match face à la République centrafricaine, avant la rencontre amicale contre le Luxembourg ou dans la préparation du match aller face au Maroc, il n’avait pu avoir ses joueurs sous la main que durant quatre jours, un délai très court pour pouvoir découvrir les joueurs, leurs caractères, leur influence ou leurs qualités humaines. A La Manga Club, il a eu le temps de faire cette exploration et c’est là qu’il a découvert Ziani l’homme, alors qu’il ne connaissait de lui globalement que le joueur. Cela a été une vraie découverte pour le coach, lui qui, à cause des mauvaises langues, avait des préjugés plutôt défavorables sur le joueur lors de sa prise de fonction.

Le Ziani de mai n’est pas le Ziani d’octobre
La deuxième explication est que le Ziani du mois de mai n’est pas le même que celui d’octobre dernier, sur le plan du jeu, cela s’entend. Déjà, il n’était pas du voyage à Bangui car il était suspendu pour le match contre la République centrafricaine. En match amical face au Luxembourg, il avait fait une prestation honorable, mais il n’était pas au mieux de sa forme car il ne jouait presque pas au VfL Wolfsburg. A Annaba, il était arrivé blessé et, malgré sa volonté de jouer, il a dû renoncer lors de l’échauffement. Ce n’est qu’en Espagne, où il était à la fois compétitif et sans pépins physiques, qu’il a donné la pleine mesure de son talent lors des séances d’entraînement.

Même à l’entraînement, il n’aime pas perdre
Troisième et dernière explication : Ziani a affiché durant les séances d’entraînement une envie et une détermination qui ont épaté Benchikha, très sensible à tout joueur qui fait montre de hargne et d’un esprit de gagneur. Il n’aime pas perdre, même les petits matchs d’opposition entre joueurs, n’hésitant pas à secouer ses partenaires et à les admonester lorsqu’ils ne jouent pas comme il le faut. Mardi, lors d’un exercice où il fallait réaliser le maximum de passes réussies, il n’avait pas apprécié en voyant l’équipe dans laquelle il se trouvait se faire dominer : «Les gars, on n’arrive même pas à faire 4 passes !» Même en dehors des entraînements, il était de ceux qui donnaient l’exemple en matière de discipline de groupe, de ponctualité et de respect du programme des activités. Ce sont autant de petits détails que Benchikha a remarqués et qui lui ont fait dire que le stage de La Manga Club lui a fait découvrir et apprécier Ziani, au point de le désigner comme «l’entraîneur» sur le terrain, le jour du match. N’ayant encore pas joué de match officiel sous l’ère du nouveau coach national, le joueur de Kayserispor peut être considéré comme la meilleure «recrue» de Benchikha pour le match de ce soir contre le Maroc.

Ziani : «Non, on ne jouera pas pour le nul !»
Quelques heures avant Maroc-Algérie, Karim Ziani a comme d’habitude choisi Le Buteur et El Heddaf pour livrer ses impressions sur le derby. Gagneur né, celui qui est désormais considéré comme l’entraîneur des Verts sur le terrain ne veut même pas entendre parler de mauvais résultat. Mais, chose importante, à aucun moment Ziani ne sous-estime l’adversaire. Appréciez l’échange et la spontanéité du meneur de jeu algérien.
Tout d’abord, comment vous vous sentez depuis votre arrivée à Marrakech ?
On a été très bien accueillis par nos frères marocains et on est mis dans de très bonnes conditions de préparation. On remercie nos hôtes qui ne nous ont fait sentir à aucun moment qu’on était dans un pays étranger. Maintenant, on a envie que le match commence.
Justement, on arrive au match. Sentez-vous la pression monter ?
Je ne pense pas que la pression monte avant le match. Elle y était déjà car on savait depuis longtemps ce qui nous attendait à Marrakech face au Maroc. Nous avons connu des situations plus difficiles que celle-ci et nous avons appris à gérer la pression. La seule chose qui nous intéresse, c’est d’être prêts au coup d’envoi. C’est un match entre 22 joueurs qui durera 90 minutes. Il faut être très forts pendant ce temps-là pour gagner le match. Tout ce qui a lieu avant et après ne nous intéresse pas.
Vous tenez le même discours du coach, là…
Le coach a raison de dire qu’il ne sert à rien de donner à la rencontre l’importance qu’elle ne mérite pas, surtout avant le coup d’envoi. Ça ne sert à rien d’allumer la mèche en faisant des déclarations provocatrices avant le match pour ensuite passer à côté. On préfère tous rester concentrés sur les 90 minutes du match, sur l’heure de vérité en restant convaincus que ce ne sera pas un match impossible à gagner. Au contraire, nous avons les armes nécessaires pour faire tomber les Marocains chez eux parce que nous ne serons pas sous pression comme au match aller.
Il y aura quand même de la pression parce qu’une défaite nous éliminerait pratiquement…
Quand je dis qu’on ne sera pas sous pression, cela ne veut pas dire qu’on va jouer ce match et c’est tout. On sait ce qui nous attend et on est conscients de notre situation au classement, mais on n’est pas dans la même situation qu’au match aller où il fallait à tout prix gagner au risque de disparaître. D’autre part, on va jouer à l’extérieur et l’adversaire sera obligé de faire le jeu, cela nous permettra d’avoir des espaces et de nous créer des occasions. Je vous le dis, nous aurons nous aussi nos chances.
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le coach a beaucoup parlé de vous et vous considère comme son entraîneur sur le terrain. Qu’avez-vous à dire ?
(Un peu gêné) Ça me fait plaisir et ça me donne plus de responsabilités. Je suis conscient qu’en tant qu’ancien, je dois non seulement donner l’exemple, mais aussi aider les plus jeunes. J’espère seulement que tout le travail qu’on a effectué avec Benchikha pour bien nous préparer portera ses fruits.
Le coach a attendu l’arrivée à Marrakech pour vous parler du match. Pensez-vous que cette façon de voir les choses peut vous libérer psychologiquement ?
Sans doute oui. Nous les joueurs, nous pensons à ce match depuis longtemps déjà. La preuve, on était impatients d’arriver au stage, après avoir terminé notre saison en club. En constatant cela, le coach voulait évacuer la pression en évitant de parler du match. Même lorsqu’il lui arrivait d’en parler, il le faisait avec les 22 joueurs pour que tout le monde reste mobilisé jusqu’au coup d’envoi. Je crois que le coach sait ce qu’il fait.
Que s’est-il passé au match aller lorsque vous vous êtes blessé à l’échauffement ?
Voilà, c’est pour ça que tout le monde doit se sentir concerné par le match, parce que tout peut arriver avant et pendant les 90 minutes.
L’arrivée tardive de Mbolhi, Kadir et Boudebouz influe-t-elle sur le groupe ?
Tous les joueurs auraient aimé arriver le premier jour du stage, on avait tous envie de nous revoir et de commencer le travail. Malheureusement, nous sommes aussi signataires de contrats avec nos clubs, qu’on doit respecter. Même l’équipe du Maroc a souffert du même problème. Nous sommes donc dans la même situation. Même s’ils sont arrivés les derniers, Mbolhi, Kadir et Boudebouz ont vite commencé le travail et le coach a pu effectuer quelques séances tactiques avec un effectif au complet.
Que pensez-vous des déclarations de Mehdi Benatia qui dit ne pas craindre les attaquants algériens ?
Il a raison de ne pas craindre les attaquants algériens. Si on craint un adversaire, il vaut mieux ne pas jouer. Vous savez, je connais Benatia pour l’avoir un peu côtoyé à Marseille et je peux vous dire que c’est un gentil garçon qui n’a jamais voulu provoquer les Algériens. Nous aussi nous ne craignons pas les Marocains puisque nous voulons les battre chez eux, mais personnellement je n’aime pas entrer dans la polémique. Je dirais juste à Mehdi qu’inch’Allah sur le terrain, c’est lui qui aura peur, pas nous (il rit).
Sincèrement, allez-vous jouer pour le nul ?
Je ne pense pas que viser le nul soit la meilleure manière d’aborder ce match. A mon avis, il va falloir leur mettre la pression dans leur camp et jouer carrément pour gagner. Il faut jouer pour gagner et se qualifier, on n’a pas besoin de battre le Maroc pour ensuite rater la qualification à la CAN. Voilà pourquoi on ne va pas jouer le nul.
Mais le nul peut être un bon résultat puisqu’il ne nous restera qu’à battre la Tanzanie et la Centrafrique…
Je ne suis pas d’accord avec vous car si la Centrafrique gagne, elle viendra jouer à 11 derrière. Et qui vous dit qu’on va battre la Tanzanie ? Moi, je veux gagner face au Maroc et rester leader. Après, on verra.
Vous semblez certain de remporter le match…
Toutes les conditions sont réunies pour gagner ce match. Nous avons été bien accueillis et l’adversaire joue bien au ballon, exactement comme nous. Je préfère un adversaire comme ça qu’un adversaire qui se met derrière pour jouer le nul. Pour ma part, j’ai toujours joué pour gagner et il n’y a aucune raison pour que ça change.
Ce match sera-t-il différent de celui de Annaba ou bien y a-t-il des points de ressemblance ?
Pour nous, les deux matchs sont sensiblement différents. Il y a eu de nouveaux joueurs comme Mostefa et même Bouzid qui n’avait pas été là pendant longtemps. Sans parler des nombreux blessés et des défections de Bougherra et la mienne. Avec la disponibilité de presque tous les joueurs et la préparation effectuée à La Manga Club, on jouera différemment ce samedi.
Au match aller, le but de Yebda inscrit en début de match a beaucoup aidé l’Algérie à obtenir la victoire. Comptez-vous refaire le même coup à Marrakech ?
Dans ce genre de match, il faut s’attendre à tous les scénarios. On peut leur marquer en début de match, mais on peut aussi encaisser un but. L’essentiel, ce n’est pas de marquer en début de match ou à la fin, mais de gagner au moment où l’arbitre siffle la fin. On doit être forts pour se préparer à toutes les situations et lutter 90 minutes durant pour revenir avec les trois points.
Vous répétez sans cesse que l’essentiel c’est de se qualifier à la CAN. Une fois cet objectif atteint, penserez-vous à autre chose ?
On n’en est pas encore là, mais l’Algérie ne doit pas se contenter des petits objectifs. On doit toujours jouer pour être parmi les meilleurs et penser d’ores et déjà à la Coupe du monde 2014. Nos supporters se sont habitués aux grands évènements, nous n’avons pas le droit de les décevoir.
Pourriez-vous nous donner un pronostic pour clore cet entretien ?
(Rire) Je préfère pas, parce que je ne suis pas un pronostiqueur. Je vous ai déjà dit que Manchester allait battre le Barça et j’ai échoué.



04/06/2011
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