Il y en a de ces équipes qui, même pour un banal entraînement, attirent les foules. La sélection d’Argentine en est une. Hier, sa séance d’entraînement, qui était en fait un simple décrassage d’après-match, a vu la présence d’un grand nombre de journalistes et de supporters à son centre d’entraînement à Pretoria. Il est vrai que cet entraînement était accompagné d’un petit événement : Lionel Messi, meilleur joueur de l’Argentine et du monde actuellement était annoncé pour la conférence de presse de l’après-séance. De quoi attirer des journalistes de l’Argentine et même d’ailleurs.
Hier, c’était son tour et celui de Higuain dans l’ordre numérique
En fait, la présence de Messi n’avait rien à voir avec la victoire réalisée la veille contre le Nigeria à Johannesburg. C’est juste que son tour était arrivé. Explication : pour les conférences de presse, l’officier média de la Fédération argentine de football ramène à chaque fois deux joueurs en respectant l’ordre de leurs numéros de maillots et, hier, c’était au tour des joueurs porteurs des numéros 9 et 10 de se présenter devant les journalistes, soit Higuain et Messi. Le Buteur était présent à cet «événement» qui ne risque de se répéter que si les Argentins iront loin dans la compétition.
Il était aux soins avec les titulaires
Avant la conférence de presse, il y a eu la séance d’entraînement, hier fermée au public. Seul le dernier quart d’heure a été ouvert à la présence des représentants des médias. Inutile de dire qu’on se bousculait, à l’heure dite, pour entrer sur la main courante et découvrir les joueurs à l’entraînement. Ceux qui s’attendaient à voir les Messi, Heinze, Higuain, Veron,  Mascherano, Samuel et tous les autres titulaires ont été déçus car les joueurs ayant débuté le match contre le Nigeria était en salle de musculation et dans le bassin pour une séance de récupération. Seuls les 12 remplaçants, y compris Diego Milito, étaient sur le terrain. La séance était légère, puisqu’elle a suivi un match.
Messi, un vrai enfant gâté
A l’heure dite, la salle de presse du centre sportif était comble. Toutes les chaises étaient occupées. C’est que ce n’est pas tous les jours que Messi s’exprime devant la presse. Pour rajouter un peu au «suspense» ambiant, l’attaquant du Barca s’est fait désirer en tardant à se présenter à la salle. Un vrai comportement d’enfant gâté à qui on pardonne tout. Lorsqu’il est arrivé, c’est sur la pointe des pieds, très calmement. A un  moment, on croirait qu’il s’excuse presque d’être là, comme s’il se sentait de trop.
Des réponses toujours courtes parce qu’il n’est pas communicateur
On l’a dit, Messi s’exprime rarement devant les médias et ce qui rend chaque point de presse où il est présent un moment important. Or, même lorsqu’il vient en conférence, il ne dit presque rien ! C’est à peine s’il baragouine quelques propos. On peut lui poser une question qui fait un kilomètre, il répondra inévitablement par une courte phrase. Non pas que le bonhomme se la joue supérieur, mais la vérité est qu’il n’est pas un communicateur. Parler à la presse l’ennuie à mourir car, parfois, on lui pose des questions auxquelles il n’a franchement aucun élément de réponse.
Le Buteur l’a questionné sur l’Algérie et sur l’Afrique
Bien sûr, et comme il fallait s’y attendre, la majorité des questions ont été posées à Messi plutôt qu’à Higuain. Elles tournaient généralement autour du match d’hier et de la sélection de l’Argentine. Seules trois questions ont concerné d’autres sujets. D’abord, une de la télévision panaméenne au sujet d’un match de bienfaisance auquel Messi doit participer le 14 juillet prochain au Panama. Ensuite, celle de confrères sud-coréens à propos du prochain match qui opposera l’Argentine à la Corée du Sud. Enfin, celle de l’envoyé spécial du Buteur au sujet de l’Algérie et des sélections africaines participantes. D’ailleurs, cette question a fait rire l’assistance et les deux joueurs, qui ne s’y attendaient pas. Cependant, en grand seigneur, Messi a répondu à toutes les questions, même si certaines réponses ont laissé l’auditoire sur sa faim. En tout cas, les moments où il parle sont aussi rares qu’est son talent et c’est pour cela que même ses conférences de presse sont un spectacle.
----------------------------------------------
«Deux finales de Coupe du monde attendent l’Algérie»
Lionel Messi a abordé, dans ses réponses aux questions qui lui ont été posées, divers sujets, la majorité concernant la sélection d’Argentine.  Il s’est montré peu bavard, se contentant de réponses brèves et concises, allant parfois jusqu’à irriter ses interlocuteurs.
«Quand Maradona me parle, j’ai l’impression qu’il lit dans mes pensées»
Interrogé sur ce que lui avait dit son sélectionneur, Diego Maradona, à la mi-temps, lorsque les deux hommes se dirigeaient vers le vestiaire, l’attaquant argentin a répondu en riant : «J’avoue ne pas me rappeler ce qu’il m’a dit. Il m’a parlé, mais je ne me souviens pas de ses paroles. Cela dit, je peux certifier qu’il est très proche de nous. Ils nous parle souvent et n’hésite pas à nous prodiguer des conseils. Parfois, lorsqu’il me parle, j’ai l’impression qu’il lit dans mes pensées, comme s’il savait exactement ce que je ressentais à ce moment-là. Cela se voit qu’il a vécu ce que nous sommes en train de vivre et qu’il sait comment gérer tout ça.»
«Si la Messi-dépendance débouchera sur un sacre comme la Maradona-dépendance, je suis preneur»
Toujours concernant Maradona, une question était inévitable : celle de la «Messi-dépendance» au sein de la sélection argentine. Messi s’est montré à l’aise et lucide sur la question, faisant un parallèle avec la Coupe du monde de 1986 au Mexique. «S’il y a une Messi-dépendance comme il y a eu une Maradona-dépendance en 1986, avec le résultat qu’on connaît, à savoir le sacre au bout, je suis preneur et cela ne me dérangerai pas. Cependant, je ne pense pas que ce soit la même situation. Il faut reconnaître que sans les ballons que mes coéquipiers me donnent, je ne suis rien. Donc, je crois qu’il vaut mieux jouer collectivement et, si je pourrai peser sur un match, j’en serais ravi.» Prenant la parole, Higuain a fait longuement les éloges de son coéquipier, au point de faire rougir ce dernier qui s’est mis à lui donner de discrets coups de coude afin de le faire taire.
«Higuain et moi nous laissons la rivalité Barça-Real de côté»
A propos de ces deux joueurs, une question a été posée à Messi sur le fait qu’ils évoluent dans deux clubs rivaux, le Barça et le Real Madrid. La rivalité se transpose-t-elle dans les discussions entre les deux joueurs ? «Non, pas du tout. Ici, nous sommes en sélection et nous ne parlons que de l’Argentine. Nous ne nous dispersons pas dans des discussions concernant nos clubs. Nous laissons la rivalité Barça-Real de côté», a-t-il rétorqué brièvement.
«Au fil des matches, nous monterons en puissance»
Dans son appréciation sur la performance de son équipe, le sélectionneur Diego Maradona lui a donné une note de 6,5 sur 10. Questionné sur ce qu’il fallait faire pour que l’Argentine obtienne, aux yeux du coach, la note maximale de 10 sur 10, Messi a préféré botter en touche : «Je n’aime pas trop quantifier ou évoquer des chiffres. Je suis convaincu que nous nous améliorerons inévitablement au fil des matches. La première victoire contre le Nigeria nous donnera confiance pour la suite et nous monterons certainement en puissance.»
«Le ballon est compliqué, mais c’est le même pour tout le monde»
Le ballon de la Coupe du monde a provoqué une polémique dans la mesure où plusieurs joueurs l’ont critiqué, jugeant sa trajectoire trop flottante. Interrogé sur la question, le détenteur du Ballon d’Or n’a pas voulu s’y attarder : «Le ballon est en effet un peu compliqué, mais c’est le même pour tout le monde, y compris pour nos adversaires. Ce que j’ai apprécié moi, c’est la qualité de la pelouse. Elle était trempée et cela facilite le jeu rapide et la circulation du ballon. Sur ce plan-là, je n’ai pas à me plaindre.»
«Je passe un coucou au peuple du Panama !»
Un confrère de la télévision panaméenne a fait rire toute l’assistance en demandant à Messi s’il avait un mot à adresser au peuple du Panama à l’occasion du match de bienfaisance qu’il doit disputer dans ce pays le 14 juillet prochain. Messi et Higuain se sont regardés en riant, le premier ne sachant pas quoi vraiment répondre. Il a finalement lâché : «Je lui passe un petit coucou !» Toute la salle est repartie d’un nouvel éclat de rire.
«Nous devons contrer le jeu rapide des Coréens»
Le prochain match de l’Argentine sera contre la Corée du Sud, vainqueur de la Grèce lors de la première journée. Un journaliste sud-coréen n’a pas manqué de l’interroger à ce sujet. «Je n’ai pas vu tout leur match car je me préparais pour le nôtre. Cependant, sur le peu que j’ai vu, j’ai constaté que les Coréens sont rapides et dangereux. Pour les contrer, nous devons les empêcher de développer leur jeu de passes», s’est contenté de répondre Messi.
«Les chances de l’Algérie se sont réduites, mais pas anéanties»
En dépit de la présence de plusieurs centaines de journalistes, Le Buteur a pu poser sa question. Elle concernait les résultats des équipes africaines, dont l’Algérie, qui ont déjà joué et de l’appréciation que Messi fait de leurs résultats. «C’est vrai que les chances de qualification de l’Algérie et aussi du Nigeria et de l’Afrique du Sud, se sont réduites, mais elles ne se sont pas évaporées. C’est juste qu’il faudra désormais jouer la qualification sur deux matches. Donc, il va falloir que l’Algérie aborde ses deux autres matches comme s’il s’agissait de deux finales et qu’elle les gagne pour passer au second tour», a-t-il répondu.
------------------------------------
Quartier libre aujourd’hui avec sa fiancée
Depuis leur arrivée en Afrique du Sud, les Argentins n’avaient eu droit qu’un un seul quartier libre. Ce jour-là, Lionel Messi a préféré rester dans sa chambre d’hôtel plutôt que de sortir. Aujourd’hui, les joueurs auront droit à un autre quartier libre cet après-midi. Cette fois-ci, l’attaquant argentin ne restera pas à l’hôtel. En effet, deux de ses frères sont arrivés à Pretoria en compagnie de sa fiancée. Il passera l’après-midi avec cette dernière dans la maison qu’elle a louée dans la capitale sud-africaine.