La fièvre gagne le monde arabe

La fièvre gagne le monde arabe




À mesure que l'on approche du coup d'envoi d'Afrique du Sud 2010, la fièvre de la Coupe du Monde de la FIFA se fait progressivement sentir. Cette compétition attendue par des millions de personnes tous les quatre ans, qui rassemble tous les fans et attire même ceux qui ne sont pas passionnés par le ballon rond, s'est imposée au fil du temps comme la manifestation la plus suivie de la planète.

Alors que les championnats nationaux sont arrivés à leur terme partout dans le monde, les aficionados de tous les continents se préparent à suivre le tournoi. Trente-deux équipes auront l'honneur de prendre part à cet événement mondial. Mais qu'en est-il des supporters dont la sélection nationale n'est pas parvenue à se qualifier pour la phase finale ? Suivront-ils cette manifestation comme une compétition parmi d'autres, où s'illustreront les vedettes qu'ils ont l'habitude de voir évoluer dans les championnats à longueur d'année ?

Bien sûr que non. Toutes les sensations véhiculées par la Coupe du Monde de la FIFA ne se limiteront pas aux 32 nations représentées. Tous les autres pays suivront la compétition de très près, bien que leur équipe ne compte pas parmi les qualifiées. Dans le monde arabe, les supporters affirment déjà leur préférence pour l'une ou l'autre sélection. Ce sont souvent les pays déjà auréolés d'une victoire en Coupe du Monde de la FIFA qui ont la faveur du public, notamment le Brésil, l'Argentine, l'Italie, l'Allemagne ou l'Angleterre.


À la faveur d'une couverture télévisuelle toujours plus large, la plus prestigieuse des compétitions revêt une importance grandissante dans la rue arabe. À chaque édition de la Coupe du Monde de la FIFA, chacun oublie pour un temps son club d'appartenance pour consacrer pleinement son attention à la sélection de son choix.


En attendant Qatar 2022...
Ahmed Abou Ata est jordanien, mais il sera auriverde pendant l'événement. "Mon équipe, c'est la Seleção. Je suis sûr qu'ils vont encore gagner la Coupe du Monde. Il y a une grande cohésion dans l'effectif." La plupart des matches, Abou Ata les regarde à la maison. Mais pour les rencontres qui s'annoncent disputées, il préfère retrouver ses amis au café, où l'ambiance est généralement à la hauteur du rendez-vous. L'occasion se présente trop rarement pour ne pas en profiter.

Après tout, cela paraît bien naturel de suivre l'équipe que l'on aime. Les plus assidus suivent au détail près toutes les étapes de la préparation et les plus fervents prient pour qu'il n'y ait aucun blessé dans les rangs de leur sélection préférée. Puis, à l'annonce de la liste des joueurs qui iront en Afrique du Sud, les discussions s'amorcent, les débats se déchaînent et les interrogations fusent. Comment ? Ronaldinho, Francesco Totti et Zanetti non sélectionnés ?

Le monde arabe se passionne pour la Coupe du Monde de la FIFA et aura peut-être le privilège de l'organiser si le Qatar était choisi pour accueillir la phase finale en 2022. Pendant tout le mois que dure la compétition, le calendrier des matches est visible partout. On entoure les rencontres auxquelles participent les grandes équipes, sans oublier celles qui mettent en scène des équipes moins prestigieuses, mais prometteuses au vu des performances réalisées en phase qualificative. Certains estiment que toutes les confrontations méritent d'être regardées, quelles que soient les équipes engagées.

Dès le coup d'envoi, les oppositions, bien qu'amicales, se précisent. Les discussions s'animent et des assemblées de quartier s'improvisent pour débattre des occasions manquées, de la beauté des buts, de la capacité de telle vedette à diriger son équipe ou de tel joueur qui n'a pas assumé ses responsabilités.

Aïssa El Asmar vient aussi de Jordanie. Il veille à ne rater aucun match de Coupe du Monde de la FIFA, qu'il attend avec impatience tous les quatre ans. À l'occasion des matches, il retrouve ses amis, ce qui rend l'événement encore plus intéressant. El Asmar est supporter de l'Albiceleste, qui compte une pléthore de stars mondiales, à la tête desquelles figure Lionel Messi. Ce dernier pourrait faire des miracles et marcher sur les pas de son sélectionneur Diego Maradona, champion du monde au Mexique en 1986.

Dans le monde arabe, il y a plusieurs manières d'encourager son équipe. Certains arborent les couleurs de leurs favoris à la fenêtre de leur maison, d'autres préfèrent afficher leur préférence au sommet des immeubles, d'autres encore décorent leur voiture pour l'événement ou portent les maillots de leur idole les jours de match.

Le Liban entre dans la danse
Les Libanais sont particulièrement friands de ces démonstrations de soutien. Il est fréquent de voir à l'approche de la Coupe du Monde de la FIFA les façades d'immeubles et les boulevards du Pays du Cèdre s'orner des drapeaux du Brésil, de l'Allemagne ou de l'Italie, qui se vendent partout.

Mais les meilleurs moments restent sans doute ceux où les supporters de tous bords se retrouvent dans un lieu public pour suivre une rencontre. On est alors transporté au cœur de l'événement grâce à la technologie. Tout y est : tension, cris, explosions de joie lorsqu'un but est marqué. À mesure que la compétition progresse, des voitures de plus en plus nombreuses arpentent les boulevards avec les drapeaux des sélections encore en lice, à grands renforts de coups de klaxon. Il y a aussi ceux qui arborent la moue des mauvais jours, ceux dont les équipes ont échoué et dont la détresse ne diffère guère de celle qui se lit sur les visages des ressortissants déçus des nations restées en dehors de la compétition.

L'Égyptien Mohamed Abdel Raouf : "C'est génial de pouvoir suivre la Coupe du Monde car c'est sans conteste l'événement sportif le plus important. Bien sûr, je suis triste que la sélection de mon pays ne soit pas présente, bien qu'elle soit sans doute la plus forte d'Afrique et du monde arabe, mais j'espère tout de même que l'Algérie fera un beau parcours et qu'elle atteindra au moins le deuxième tour".

Il ajoute : "Au Caire, on se donne rendez-vous au café avec les copains. On parle du match avant qu'il ne commence, puis dès le début on n'en perd pas une miette en vibrant à chaque but jusqu'au coup de sifflet final. Ensuite, on se livre à une analyse d'après-match".

L'Algérie en porte-drapeau
L'Algérie sera le seul représentant du monde arabe lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Malgré les préférences des uns et des autres pour les favoris, tout le monde sera derrière la seule sélection arabe, dans l'espoir qu'elle se distingue en atteignant le deuxième tour. Rafik Bouchlaka, moniteur de tennis en Tunisie, indique qu'il préfère suivre les équipes arabes pendant la Coupe du Monde de la FIFA.

Il explique que cette année, le destin a voulu que l'Algérie soit le seul porte-drapeau du monde arabe, et que de ce fait, elle sera sous les feux des projecteurs, mais reste supporter de toute l'Afrique : "Je regarde également les équipes africaines, en particulier le Cameroun, qui s'est distingué quasiment à chacune de ses participations. Cette année ils peuvent prétendre à un billet pour le deuxième tour, voire pour les quarts".

Pendant un mois, la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 monopolisera l'attention de la planète. Le monde arabe ne sera pas en reste. Tous les pays arabes vibrent d'une même passion pour le ballon rond et pour cet événement planétaire, qui n'est célébré que tous les quatre ans. Quelle empreinte laissera-t-il dans les mémoires, lorsque les vainqueurs brandiront le précieux trophée ?

Source : Fifa.Com





04/06/2010
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